samira_26_92 مشرفة
عدد المساهمات : 415 نقاط النشاط : 1348 تاريخ التسجيل : 08/06/2012 تاريخ الميلاد : 26/03/1992 العمر : 32 نوع المتصفح :
| موضوع: LITTERATURE FRANÇAISE 1:LE XVIIe Siècle الإثنين 09 يوليو 2012, 22:02 | |
| L'opposition entre tradition et modernité est une constante dans l'histoire de la littérature moderne. Au XVIIe siècle, avec les débats sur les Lettres de Guez de Balzac (1624-1629) ou la "Querelle du Cid (1637)", c’est surtout la "Querelle des Anciens et des Modernes" qui marque l’Histoire, tant par son intensité (tous les écrivains qui comptent y participent à un moment ou à un autre) que par sa longueur (1653-1715). Elle se déroule en quatre temps. C’est d’abord la "Querelle du merveilleux chrétien" (1653-1674) : quelques auteurs publient des épopées héroïques, prônant la supériorité du christianisme sur le paganisme en littérature. Elle est suivie de la "Querelle des inscriptions" (1675-1676) dans laquelle le milieu culturel s’interroge sur la langue des épigraphes à graver aux frontons des monuments érigés à la gloire du roi ; c’est le français qui l’emporta sur le latin. Mais le temps fort de la dispute se situe entre 1688 et 1700. A la suite de la lecture par Charles Perrault de son poème Le Siècle de Louis XIV, dans lequel il proclame la primauté de la littérature du temps, s’engage une polémique. Les partisans de la suprématie antique se recrutent surtout à la Cour et dans la génération classique (Boileau, Racine, La Fontaine, Bossuet, La Bruyère). Leurs adversaires sont plutôt des auteurs jeunes (Charles Perrault, Fontenelle), des mondains et des amateurs de genres nouveaux (opéra, contes, romans). Vers 1700, l’antagonisme s’apaise, sans victoire nette. Un épilogue a lieu en 1714-1716 à propos d’Homère (doit-il être apprécié tel quel ou adapté au goût du jour ?). Bien qu’il y ait eu en apparence deux camps bien tranchés, il s’agit surtout de rivalités de personnes et de cabales entre coteries, ce qui explique peut-être l’acuité de la lutte. Néanmoins quelques grands problèmes sont abordés. Par exemple, l’opposition entre l’imitation, échappant aux modes éphémères, et l’innovation, tenant compte de l’évolution du monde. Elle pose surtout la question du progrès en art. Il est impossible pour les Anciens ("Tout est dit, et l’on vient trop tard depuis mille ans qu’il y a des hommes, et qui pensent", La Bruyère), mais nécessaire pour les Modernes ("Le temps a découvert plusieurs secrets dans les arts, qui, joints à ceux que les Anciens nous ont laissés, les ont rendus plus accomplis" Charles Perrault). Les conséquences ne sont pas négligeables. La remise en cause des modèles du passé ébranle les notions de tradition et d’autorité. Le goût classique ne peut plus imposer son esthétique qui puise dans l’Antiquité, et l’esprit critique qui résulte de l’affrontement va s’imposer. La Querelle des Anciens et des Modernes annoncent ainsi la philosophie des Lumières. | |
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