« La véritable éloquence consiste à dire tout ce qu’il faut et à ne dire que ce qu’il faut. » (Max. 250).
La concision est essentielle à l’esthétique de la maxime, et le problème est de trouver un juste équilibre entre la clarté et la brièveté. En effet, certaines maximes sont obscures ; l’accès à leurs sens est difficile, leurs sens restent souvent inépuisés. La Rochefoucauld convient que ce style serré ne permet pas de donner toujours aux choses la clarté désirée.
L’obscurité d’une maxime peut être due à deux facteurs : 1° le lecteur peut être à l’origine du manque de la clarté. À ce propos, Valéry écrivait :
«Si mon esprit est plus riche, plus rapide, plus libre, plus vigoureux que le vôtre, nous n’y pouvons rien, ni vous, ni moi.»
Le niveau culturel et linguistique du lecteur peut donc jouer un rôle important dans la compréhension des maximes ; 2° les caractéristiques de l’époque où sont apparues les maximes rendent certaines d’entre elles hermétiques, le contexte jouant parfois un rôle déterminant.
Dans leur majorité, les maximes demeurent claires et concises, et l’accès au sens ne dépend pas de la forme elle-même mais des prédispositions du lecteur auquel est nécessaire une certaine connaissance des choses et une large culture.