Comme le proverbe la maxime est un énoncé universel, mais sa généralité est paradoxale et nuancée. Le paradoxe a été depuis la Renaissance un instrument de pensée, comme l'a montré V.L. Saunier. En passant du proverbe et de la scolastique au paradoxe, c'est une nouvelle conception de la vérité qui se fait jour. Le paradoxe va contre l'opinion par une « technique impersonnelle» (Lanson) tel l'emploi de cette « partie carrée de verbes» que l' on trouve dans la Maxime 294 : « Nous aimons toujours ceux qui nous admirent et nous n'aimons pas toujours ceux que nous admirons ». Art de la surprise qui déplace la vérité littérale dans l'esprit du lecteur. « La magnanimité méprise tout pour avoir tout» (Maxime 248). Aussi la maxime est-elle ici beaucoup plus proche de l'épigramme, cette forme brève de la satire, et de son tour surprenant.