La présence de proverbes est attestée depuis la plus haute antiquité, à Sumer, en Égypte, dans la Bible (avec le livre des Proverbes) ; en Grèce (voir le Corpus Parœmiographorum de E. Leutsch et F.G. Schneidewin, 1839, 1851, et les recueils des paroémiographes grecs tels que Zenobius, Diogenianus, Cyprius, etc.) ; dans l’antiquité latine dont la sagesse fait l'objet de savants et pratiques recueils dès le Moyen Age (Les Diz et Proverbes des Sages, le Dialogue de Marcoul et Salomon, le Recueil de Estienne Legris, XVème siècle) ; et surtout à la Renaissance qui, avec Érasme dans ses Adages (1500, etc.), avec Baïf et ses Mimes, enseignement et proverbes (1576), avec les Distiques de Caton et d'autres, se plaisent à faire jouer ensemble proverbes populaires et sagesse antique (comme on le voit avec Pantagruel et Sancho Pança). Mais on se méfie tout autant de cette « raison paresseuse » porteuse d'opinion vulgaire qui fait tout « croire à crédit » (comme le dit Henri Estienne dans son Apologie d’Hérodote). Instrument de rire et de moquerie au Moyen-Age, le proverbe est apprécié à la Renaissance pour ses paradoxes.
Les recueils de proverbes qui se multiplient à la Renaissance sont un objet d'intérêt croissant pour la philologie et la pédagogie : ainsi Henri Estienne leur accorde-t-il une large place dans son Projet de livre intitulé de la Précellence du langage françois (1579) tout comme Etienne Pasquier qui, lui aussi, s'attache à donner des explications à ceux dont le sens peut être devenu insaisissable avec l'usage et le temps. Mieux, le proverbe à travers les âges annonce le prolongement de l'humanité. Ainsi Michelet à propos d'Érasme écrit-il :
« On vit que la majeure partie de ces proverbes antiques n'en étaient pas moins modernes, que l'antiquité n'était pas un illisible grimoire, monopole des savantasses, qu'elle était nous-mêmes, et l'homme éternellement identique ».
Le proverbe est en quelque sorte le dépositaire de la richesse de la langue et d'une culture dont l'étude philologique et étymologique permettra d’en mesurer toute l'étendue et l'intérêt : Fleury de Bellingen (L'étymologie ou explication des proverbes français, 1656) ; Antoine Oudin (Curiosirés françaises, 1640) ; une approche plus scientifique sera faite par Leroux de Lincy avec son Livre des Proverbes (1859) qui divise les proverbes en différentes catégories.