samira_26_92 مشرفة
عدد المساهمات : 415 نقاط النشاط : 1348 تاريخ التسجيل : 08/06/2012 تاريخ الميلاد : 26/03/1992 العمر : 32 نوع المتصفح :
| موضوع: LITTERATURE FRANÇAISE 1:LE XVIIe Siècle الثلاثاء 10 يوليو 2012, 15:37 | |
| On sait peu de choses de la vie de celle que ses amis surnommaient "le Brouillard", sinon qu'elle a su préserver son indépendance et son mystère. Fille d'un simple écuyer du roi, Marie-Madeleine Pioche de la Vergne devient comtesse de Lafayette en épousant à 21 ans un homme de 18 ans plus âgé qu'elle, sans cesse en voyage mais dont elle est semble-t-il, en dépit des polémiques sans fin que suscite sa moralité, l'épouse irréprochable. Observatrice distante des intrigues de la cour du jeune Louis XIV, elle tient son propre salon, fréquenté par Ménage, Segrais, Huet. Elle est l'amie de Madame de Sévigné, sa parente par alliance, et entretient une longue liaison réputée platonique avec La Rochefoucauld, qu'elle reçoit quotidiennement de 1665 à la mort du moraliste en 1680. La Princesse de Clèves, qui paraît anonymement en 1678 remporte un succès immense. Ce livre demeure aujourd'hui encore un joyau et un archétype du genre. Il reprend les thèmes et motifs de l'héritage romanesque, tout en posant les principes du roman nouveau, et en ouvrant la voie à toute une postérité de romans d'analyse psychologique. Écrit dans une langue sobre et toute en litotes, ce roman se caractérise par sa concentration extrême, son organisation rigoureuse autour d'une série de symétries et sa chronologie stricte, qui adapte au roman une sorte d'unité de temps : le récit dure un an, prémisses au printemps (tome I), passion en été (tome II) et renoncement en hiver (tome III). Cette entité littéraire qui demeure opaque, en dépit de la multitude de commentaires qu'elle a suscitée, possède l'élégance mathématique d'une démonstration cartésienne et la précision d'un examen clinique des réalités de l'adultère. Surtout, Madame de Lafayette a su préserver autour de son héroïne comme autour de sa personne la part d'ombre nécessaire : influencée par le jansénisme pascalien et le pessimisme de La Rochefoucauld, la leçon morale du roman reste indécise : le lecteur assiste-t-il à une sublime victoire ou à une défaite inavouée ? La notion centrale de repos y renvoie-t-elle à une paix intérieure retrouvée, à un refuge nihiliste dans le vide et l'absence ou encore à une sorte d'ascèse, d'assomption héroïque ? | |
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