Dans ce type de vitesse, le temps de la narration est égal à celui de la diégèse (du moins il semble l’égaler).
(TN =TH) La scène donne l’illusion d’une coïncidence parfaite entre le temps qu’on met à lire l’épisode et le temps qu’il a mis à se dérouler.
Le meilleur exemple de la scène est la scène de dialogue. Certains textes, comme Jacques le Fataliste et son maître de Jacques Diderot, sont fondés presque totalement sur des scènes.
Exemple : (les scènes sont en bleu)
En arrivant sur l’autre rive, Fabrice y avait trouvé les généraux tous seuls ; le bruit du canon lui sembla redoubler, ce fut à peine s’il entendit le général, par lui si bien mouillé, qui criait à son oreille :
- Où as-tu pris ce cheval ?
Fabrice été tellement troublé qu’il répondit en italien :
- L’ho comprato poco fa (Je viens de l’acheté à l’instant)
- Que dis-tu ? lui cria le général
Mais le tapage devint tellement fort en ce moment, que Fabrice ne put lui répondre. Nous avouerons que notre héros était fort peu héros à ce moment. Toutefois, la peur ne venait chez lui qu’en seconde ligne ; il était surtout scandalisé de ce bruit qui lui faisait mal aux oreilles. L’escorte prit le galop ; on traversait une grande pièce de terre labourée, située au-delà du canal, et ce champ était jonché de cadavres.
Stendhal, la Chartreuse de Parme