samira_26_92 مشرفة


 عدد المساهمات : 415 نقاط النشاط : 1348 تاريخ التسجيل : 08/06/2012 تاريخ الميلاد : 26/03/1992 العمر : 31 نوع المتصفح : 
 | موضوع: LITTERATURE FRANÇAISE 1:LE XVIIe Siècle الإثنين 09 يوليو 2012, 19:34 | |
| Le libertinage, réduit par l’Eglise à l’image caricaturale d’une débauche sans frein, est un courant d’idée important qui innerve tout le siècle. Sous Henri IV et Louis XIII, on a affaire à un "libertinage flamboyant" (René Pintard) qui, dans le sillage de quelques Grands, revendique un certain affranchissement des mœurs et est friand d’une littérature gaillarde et satirique (Théophile de Viau). Ce courant survit jusqu’à la Fronde mais est peu à peu remplacé par un mouvement à visée philosophique (Pierre Gassendi, La Mothe Le Vayer, Gabriel Naudé). Ses membres se recrutent surtout dans une bourgeoisie élististe et gallicane, hostile au pape et aux jésuites. Ils fréquentent le Collège de France, l’Académie des Sciences et certains salons (Madame de La Sablière, Ninon de Lenclos). Le libertinage revendique une liberté de pensée, un goût de la réflexion indépendante, un mépris du fanatisme et de tout esprit de système. Héritiers des humanistes, les libertins pensent qu’on peut expliquer le monde par la raison et faire ainsi l’économie de la religion. De leur rationalisme empirique va naître la pensée scientifique moderne. Leur volonté de profiter de la vie et de rechercher les plaisirs, même dans la modération, les font passer pour des dépravés. Ils sont ainsi en butte à une répression séculière particulièrement vive. Théophile de Viau mourra après son procès de 1623 et cinq écrivains libertins seront effectivement exécutés pour leurs écrits entre 1610 et 1698. C’est pourquoi ils développent une technique pour échapper à l’opprobre. Leurs livres sont conformistes en apparence, mais un travail sur le texte leur permet de diffuser leurs idées : sous-entendus, allusions, ironie, double-sens, etc. Cela laisse des marques dans la littérature, sur le plan formel mais aussi thématique : individualisme, esprit critique, mépris des opinions vulgaires. Ils développent également des genres dits mineurs : burlesque contestant la littérature traditionnelle (Charles Sorel), évocations narratives de mondes anciens ou lointains (Denis Veiras, Fontenelle), fictions philosophiques. Cyrano de Bergerac est sans conteste le grand représentant littéraire de ce courant d’opinion au XVIIe siècle. | |
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