samira_26_92 مشرفة


 عدد المساهمات : 415 نقاط النشاط : 1348 تاريخ التسجيل : 08/06/2012 تاريخ الميلاد : 26/03/1992 العمر : 31 نوع المتصفح : 
 | موضوع: LITTERATURE FRANÇAISE 1:LE XVIIe Siècle الثلاثاء 10 يوليو 2012, 16:37 | |
| La prose au XVIIe siècle est loin d'être uniquement romanesque. L'émergence de la prose classique a lieu notamment dans des textes pour lesquels on pourrait presque parler de "prose pure", car ils se caractérisent par le refus de la fiction et de l'appareil poétique, et dans lesquels la recherche de la perfection du style est primordiale tout en n'étant pas, en général, sa finalité même. La prose du début du siècle, alors que l'usage du néo-latin est encore fréquent, est nettement imitée de la phrase latine, longue et complexe. La phrase courte est rejetée jusqu'à la révolution pascalienne, qui permettra l'avènement de stylistes comme La Bruyère.  Chez les épistoliers, mémorialistes et moralistes, la prose classique est l'instrument de l'expression du moi. Elle est aussi un instrument pédagogique avec la floraison des dictionnaires, grammaires, traductions, ouvrages historiques et scientifiques, traités pédagogiques : Antoine Gombaud (1607-1684), Bernard Lamy (1640-1715), Antoine Galland (1646-1715). Enfin, tout au long du siècle, la prose est le véhicule de la pensée, des idées, des croyances et des polémiques. Descartes (1596-1650) est ainsi le premier grand philosophe de langue française, dans laquelle il implante le langage philosophique : pour son Discours de la méthode (1637), il rejette l'usage académique du latin ; il y revient ensuite par exemple avec les Méditationes (1641), mais son dernier livre, le Traité des Passions (1649) sera écrit en français. Seule la langue maternelle peut en effet convenir pour exprimer une philosophie fondée sur les "lumières naturelles" de chacun dans laquelle la parole très imagée et l'usage de métaphores simples et claires restituent le discours et l'émergence de la conscience. On peut aussi citer Nicolas Malebranche (1638-1715), Pierre Gassendi (1592-1655), Gabriel Naudé (1600-1653), Charles de Saint-Evremond (1613-1703), François La Mothe Le Vayer (1588-1672), Pierre Bayle (1647-1706) ou Fontenelle (1657-1757). Il convient également de ne pas oublier la prose orale, encore toute empreinte d'éloquence à l'antique. Elle se déploie dans l'éloquence d'apparat (discours politiques ou discours de réception à l'Académie française) mais surtout dans l'éloquence religieuse, qui permet à divers écclésiatiques hommes de lettres de séduire et de convaincre par leur brillant. La prédication est le complément en langue française de l'office religieux en latin, et cette éloquence de la chaire offre de très beaux exemples de rhétorique pure : Nicolas Coëffeteau (1574-1623), Jean-Pierre Camus (1589-1652), Saint Vincent de Paul (1576-1660), Claude de Lingendes (1591-1660), Antoine Godeau (1605-1672), Jean-François Senault (1599-1672), Louis Bourdaloue (1632-1704), Esprit Fléchier (1632-1710), Jules Mascaron (1634-1734). Mais le plus célèbre est Jacques Bénigne Bossuet (1627-1704), le prédicateur à la mode à partir des années 1660, grâce à ses Sermons, et surtout à ses Oraisons funèbres, entreprise plus littéraire destinée à la publication. Sa prose est empreinte de sévérité janséniste et sa vision pessimiste (fuite du temps, vulnérabilité de l'homme, omniprésence du thème de la mort), mais il retrouve pour évoquer ces thèmes les accents du lyrisme baroque, qui "donne à voir" (prolifération des images et métaphores, puissance d'évocation, tableaux fulgurants). | |
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