samira_26_92 مشرفة


 عدد المساهمات : 415 نقاط النشاط : 1348 تاريخ التسجيل : 08/06/2012 تاريخ الميلاد : 26/03/1992 العمر : 31 نوع المتصفح : 
 | موضوع: LITTERATURE FRANÇAISE 1:LE XVIIe Siècle الثلاثاء 10 يوليو 2012, 16:43 | |
| "Une conversation de personnes absentes " (Clélie)Comme la conversation, la lettre est l'expression du moi : elle doit par conséquent dégager une impression de sincérité et de naturel, feints ou non, et se trouve en cela au centre des préoccupations du XVIIe siècle ; le registre de langue en est apparemment familier mais en fait très codé. Jean-Louis Guez de Balzac (1597-1654) a publié divers ouvrages de politique, morale et religion ; il est, durant l'une des premières querelles du siècle, accusé de plagiat, ce dont il se défend en mettant en avant l'idée d'une légitime innutrition à laquelle il ajoute celle d'émulation. Il a écrit des lettres en nombre considérable, à des personnages divers et parfois célèbres (Saint-Amant, Voiture, Corneille, Chapelain), dans lesquelles il évoque souvent des questions littéraires, morales et philosophiques. Il affirme son goût pour la mesure et le naturel ("savoir l'art de plaire ne vaut pas tant que savoir plaire sans art"), mais son éloquence est parfois ampoulée. C'est avec lui, vers 1620, que la lettre accède au statut d'objet littéraire ; il élabore l'art de la prose oratoire à travers de nombreuses lettres politiques ou d'apparat. Vincent Voiture (1597-1648) est le grand rival de Guez de Balzac, son exact contemporain mais issu d'un autre milieu. À l'opposé, il met à la mode la lettre galante, qui joue un rôle important dans la chorégraphie mondaine. La lettre précieuse qui est le prolongement de la conversation, se veut sans cérémonie et affecte même volontiers la négligence (comme on parle alors du négligé, tout relatif, de la toilette). Si le travail du style doit y demeurer inaperçu, le propos doit être sérieux et documenté (on y trouve de nombreuses citations, y compris latines) mais sans pédantisme. Elégance et enjouement, sourire et galanterie y sont de mise. Outre Madame de Sévigné, d'autres grands écrivains ont sacrifié avec bonheur à l'art de la lettre. Les Lettres (1654) de Cyrano de Bergerac sont ainsi de véritables exercices de style, dans lesquels il défend par exemple successivement deux positions contraires (pour et contre les sorciers). Cyrano excelle dans le genre de la lettre en trompe-l'oeil, d'un humour décapant et d'une virtuosité verbale extraordinaire, qui n'est qu'un prétexte pour s'exprimer librement. Les Provinciales (1656-1657) de Blaise Pascal sont enfin le véhicule très efficace des idées jansénistes. | |
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