samira_26_92 مشرفة


 عدد المساهمات : 415 نقاط النشاط : 1348 تاريخ التسجيل : 08/06/2012 تاريخ الميلاد : 26/03/1992 العمر : 31 نوع المتصفح : 
 | موضوع: LITTERATURE FRANÇAISE 1:LE XVIIe Siècle الثلاثاء 10 يوليو 2012, 16:45 | |
| Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, est une figure profondément originale : ayant perdu ses parents très jeune, elle est élevée et instruite par ses deux oncles maternels ; mariée à 18 ans, veuve à 25, c'est une femme savante d'une grande culture, qui connaît l'espagnol et le latin. Elle a écrit entre 1644 et 1696 près de 1400 lettres. L'événement qui lui permet, en 1671, de dépasser le stade des lettres mondaines, est le départ de sa fille, pour laquelle elle éprouve un amour immodéré et qui suit son mari à Grignan. Elle lui écrit ensuite de manière ininterrompue jusqu'à sa mort, au rythme constant de 2 à 3 lettres par semaine. L'amour maternel est donc l'alibi d'un projet littéraire impensable. Madame de Sévigné n'a pas de visée littéraire, mais force est de reconnaître la dignité littéraire de lettres qu'elle prend plaisir à faire lire (à sa fille) et dans lesquelles elle se livre à de nombreuses réflexions sur la lecture, sur l'écriture et sur le style. Cette oeuvre ne sera d'ailleurs jamais diffusée au XVIIe siècle, mais publiée seulement en 1726, à titre largement posthume, par sa petite fille, Madame de Simiane, qui hélas sélectionne et censure beaucoup, corrige et surtout détruit les originaux (quelques copies parallèles partielles permettent de mesurer l'étendue du désastre). Les Lettres de Madame de Sévigné offrent une autobiographie sans projet autobiographique. Face à la souffrance de l'absence, sa vie s'épanche dans l'écriture, en une tentative pour recréer un face à face où l'expression de l'affect est intense et omniprésente. Mais il s'agit aussi d'une chronique mondaine pleine de verve, du vaste tableau des moeurs d'une époque. Animée par un pur plaisir de conteuse, l'écrivain adopte le ton du reportage, accumulant les détails et donnant l'impression au lecteur que l'action a lieu sous ses yeux. Ce plaisir narratif se traduit par une grande diversité de sujets et de tons, mêle concret et abstrait, sublime et prosaïque, lyrisme et réalisme, alterne portraits, récits et dialogues, peintures de paysages et réflexions philosophiques, cultive tantôt, selon la mode de l'époque, une esthétique de la négligence et du naturel, tantôt se montre d'un humour corrosif et d'une savoureuse ironie. L'alternance entre confidence et jugement, introspection et reportage, regard sur soi et regard sur autrui, affectivité et intellect, digressions sociales et expression obsessionnelle de la souffrance confère à ces textes une fonction dramatique. | |
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