Une métaphore peut être définie comme une comparaison dont on aurait retranché le mot comme (ou tout autre mot de comparaison).
Prenons un nouvel exemple de comparaison :
Ce vieillard avance telle une tortue.
Dans cette comparaison, le vieillard est comparé à une tortue. Le point commun n’est certes pas exprimé, mais on le devine. Il s’agit de la lenteur que le verbe avance laisse entendre. Enfin, on remarquera l’outil de comparaison telle.
Si l’on considère que la métaphore est une comparaison amputée de son outil de comparaison, on obtiendra la phrase suivante :
Ce vieillard est une tortue.
Dans cette métaphore, seuls subsistent le comparé (ce vieillard) et le comparant (une tortue). Nous avons définitivement perdu l’expression implicite du point commun en retirant le verbe avance. Aussi n’établissons-nous plus un rapport de ressemblance entre le comparé et le comparant, mais un rapport d’identification : le vieillard est une tortue.
On conserve donc le comparé et le comparant dans l’exemple ci-dessus. C’est ce qu’on appelle la métaphore in praesentia, c’est-à-dire que le comparé est présent. Toutefois, si l’on ne conserve que le comparant, la métaphore est dite in absentia : Quelle tortue ! Dans ce dernier exemple, l’on comprendra que l’on parle toujours (en termes peu polis, il est vrai) du vieillard et non d’un reptile à quatre pattes enfermé dans une carapace ! On en arrive, finalement, à une ancienne définition de la métaphore : cette figure consiste à remplacer un mot (vieillard) par un autre (tortue).[left]