La pastorale est une adaptation des romans agrestes qui connaissent un grand succès au début du siècle, tel l’Astrée d’Honoré d’Urfé. Mais la pastorale est surtout l'héritière des pastourelles et mystères médiévaux et a profité également de la traduction des grandes pastorales italiennes (notamment l’Aminta du Tasse) qui lancent le thème des amours bucoliques. Elle découle encore des spectacles de la cour mêlant musique, vers et danses à la fin du siècle précédent. Dès les années 1600, Alexandre Hardy détermine les grandes caractéristiques du genre. Au départ simple branche de la tragi-comédie, la pastorale va en fait acquérir son indépendance et s'imposer comme genre. Son apogée se situe dans les années 1620, avec comme point d’orgue l’œuvre d’Urfé transposée au théâtre (La Sylvanire, 1627). On peut citer en outre le retentissement de Pyrame et Thisbée de Théophile de Viau (1620), tragédie élégiaque et pastorale atypique. Racan oriente le genre vers la comédie, et Mairet en accentue la "régularité".
La pastorale dépeint la recherche de l’amour dans un cadre bucolique idéalisé où une nature riante se fait la complice des hommes. La caractéristique narrative en est la chaîne des inclinations non partagées (Tisimandre s‘éprend d’Ydalie qui soupire après Alcidor qui s’enflamme pour Arténice, etc.). Les couples de bergers se font et se défont, avant le triomphe de l’amour vertueux (Cupidon) sur le désir charnel (Pan) et le refus d’amour (Diane). Le merveilleux et la magie baignent ce théâtre où ne manquent ni interventions divines, ni métamorphoses, ni oracles et songes. La langue en est épurée, sobre et diversifiée (en témoigne l'oeuvre de Racan, élève de Malherbe)
Au début des années 1630, le triomphe de la pastorale engendre une sclérose des schémas dramaturgiques et une mièvrerie croissante qui lassera les spectateurs. Son déclin est alors rapide et, malgré un pâle et fugitif regain dans les années 1650, elle n’existe déjà plus dès la seconde moitié du siècle